• EDUCATION - SOCIETE

     

                       L’ECOLE EST –ELLE ENCORE

                                               UN FACTEUR DE REUSSITE ET

                                                 DE MOBILITE SOCIALE ?

     

    Il y a encore quelL'ECOLE EST-ELLE ENCORE UN MOYEN DE REUSSITE ET DE MOBILITE SOCIALE?ques décennies, une telle question ne se serait sans doute pas posée, tant l’impact de l’école sur les trajectoires sociales était visible et incontestable. Pourtant de plus en plus, la conjugaison de certains facteurs tant au niveau des individus que de la société, pousse à s’interroger sur la légitimité de l’école en tant que voie privilégiée de réussite et d’ascension sociale.

    Faut-il oui ou non désespérer de l’école ? Ces milliers d’élèves et d’étudiants ont-ils raison de faire encore confiance à cette institution pour leur avenir ? Évidemment, l’enjeu d’une telle problématique, c’est de situer l’école dans le contexte des mutations socio-économiques actuelles. Et en tant que spécialiste de l’éducation, nous avons le devoir d’éclairer l’ensemble des acteurs sur la question.

     Disons le tout net, ces nombreux parents d’élèves qui à chaque rentrée scolaire accompagnent leurs enfants à l’école le font plus par mimétisme social que par conviction. Faire comme tout le monde en se pliant à une routine qui aujourd’hui s’apparente à une contrainte morale. Inscrire son enfant à l’école, c’est la satisfaction morale d’avoir joué sa partition même si on n’est pas sûr qu’au bout, celui-ci réussira.

    Aujourd’hui, l’école donne l’image d’une mère cruelle qui élève ses enfants pour les dévorer. Les nombreux goulots de sélection installés tout au long du parcours rejettent chaque année du système des milliers d’apprenants sans aucune qualification, accentuant ainsi la perte de confiance vis-à vis d’elle. La crise de l’emploi avec ses flots ininterrompus de diplômés déversés sur le marché de l’emploi sans espoir véritable de s’insérer dans le monde du travail, constitue un autre facteur dépréciatif de l’école. Ce qui pose le problème de l’efficacité de l’école qui de toute évidence, n’arrive pas à gérer ses produits.

    Quoi de plus normal pour cette jeunesse déboussolée que de se tourner vers des solutions alternatives pour s’en sortir. De plus en plus on privilégie les voies de facilité, les « raccourcis ». si auparavant la formation et le mérite intellectuel étaient célébrés, désormais, chacun s’invente sa propre passerelle dans cette course au succès. Et avec le recul des valeurs morales, peu importe la méthode, l’essentiel dit-on c’est de réussir. Ces jeunes déscolarisés, reconvertis dans la cybercriminalité et qui semblent à l’abri du besoin, ces footballeurs souvent sans grand bagage intellectuel mais qui brassent des milliards, le mirage de l’immigration qui fait encore rêver sont autant de modèles qui poussent forcement à tourner le dos à l’école et à tout ce qu’elle incarne. Pourtant, au-delà de toutes les récriminations qu’on peut lui adresser, nous pensons que l’école reste une valeur sure qui traverse le temps et les générations. Peu importe l’échelle avec laquelle on mesure la réussite, la grandeur d’âme que donne le savoir, l’ouverture d’esprit qui permet de saisir le présent et des se projeter dans l’avenir, sont des vertus inaltérables qui restent l’apanage de l’école.

    En réalité, l’école qui a déçu, c’est l’école classique, traditionnelle. Celle qui indique le chemin sans préciser la destination ; qui octroie des diplômes qui ne correspondent à rien sur le terrain, bref qui donne du savoir sans l’accompagner de savoir-faire. C’est elle qu’il faut reformer afin qu’elle continuer de faire toujours rêver. Car il faut  que ces milliers de jeunes qui sont lancés dans l’aventure scolaire comprennent bien qu’il vaut mieux être diplômé au chômage que déscolarisé et sans instruction. Le doute et la frustration légitimes qui gagnent du terrain ne doivent pas faire oublier que chaque jour, un diplômé quelque part sort de la précarité pour accéder à la dignité sociale grâce à l’école. Faut-il le rappeler, lorsqu’on n’a pas un nom de famille qui nous assure dès le berceau un héritage et une vie confortable, lorsqu’on n’est pas doté naturellement de grands talents artistiques ou physiques, alors l’école, la formation, l’apprentissage reste la voie privilégiée pour se frayer un chemin et espérer changer de statut.

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